JE SUIS LA PORTE DES BREBIS

QUATRIEME DIMANCHE DE PAQUES, ANNEE A

TEXTES : Ac 2, 14a.36-41 ; Ps 22 (23), 1-2ab, 2c-3, 4, 5, 6 ; 1 P 2, 20b-25 ; Jn 10, 1-10

DIMANCHE DU BON PASTEUR- PRIERES POUR TOUTES LES VOCATIONS HUMAINES.

« Le Seigneur est mon berger, rien ne saurait me manquer ». Il nous dit aussi : « Moi, Je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra entrer ; il pourra sortir et trouver un pâturage. Le voleur ne vient que pour voler, égorger, faire périr. Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance. » 

Depuis le pape Paul VI ce Quatrième dimanche de Pâques dédié comme Dimanche du Bon Pasteur, se veut comme une journée particulièrement trempée de douceur, de paix, de joie, de tendresse, d’attention mutuelle afin  de prier pour toutes les formes de vocations, c’est dire les prêtres, les diacres, la vie religieuse, l’institut séculier, les vierges consacrées, les laïques consacrées, les laïques associées, les mariés, les divorcés, les célibataires volontaires et involontaires et remercier tous ceux/celles qui ont répondu « Me voici »  à l’appel du Seigneur pour construire un monde merveilleux, de sourires malgré les peines, les fatigues, les guerres et les larmes de notre monde actuel. 

Au fond des ténèbres une source de lumière, d’espoir et d’espérance incarne le cœur de l’humain pour combattre toutes formes de servitudes et d’exploitation des humains par les humains. Dimanche de Bon Pasteur, loin de nous éloigner de la joie pascale nous invite par la liturgie de la Parole à vivre la prière pour les uns et les autres, à être les artisans de la justice et de la paix dans l’aujourd’hui, à mourir pour engendrer la vie, à être les portes du Temple, les portes des sacrements qui introduisent les fidèles dans la vie éternelle, dans la vie en Dieu Unique en trois personnes.

Le contexte de l’Évangile d’aujourd’hui a une importance capitale pour comprendre les paroles de Jésus en ce jour. La guérison de l’aveugle né avec toutes les oppositions à celle-ci en Jn 9 est la première clé pour comprendre Jésus qui nous parle dans une imagerie métaphorique « Je suis la porte des brebis ». Face à ceux qui ont jeté dehors l’aveugle-né, Jésus se présente comme la Porte et le Bon berger des brebis qui vient les conduire vers les pâturages verts et des eaux tranquilles. C’est un discours d’encouragement envers une communauté johannique qui se voit refuser l’accès à la synagogue. C’est dans ce contexte dramatique qu’il faut comprendre ce discours de Jésus. 

La deuxième clé nous semble que, le peuple d’Israël est un peuple depuis belles lurettes nomades, ce qui leur permettait d’offrir les sacrifices agréables à leur Dieu au Temple en récompense aux premiers-nés. Dans cette comparaison, ni Jésus n’est berger ni nous les brebis (les moutons). Jésus nous emmène dans les pâturages après s’être nourri. Et nous savons déjà que sa nourriture était « de faire la volonté du Père ». Il fait référence à ces chefs religieux, pharisiens, autorités et aux dirigeants de tous les temps, qui devaient être des bergers, mais qui, au lieu de s’occuper des brebis, se pâturent eux-mêmes, remplient leurs poches et utilisent les brebis vraiment comme des moutons pour leur propre profit. Arrêtons-nous ici pour contempler le comportement ou la conduite des moutons. Pourquoi ne nous parle-t-on pas des chèvres mais des moutons ? A tout cas, nous voyons, l’écoute, l’obéissance et la discipline des brebis pour ne pas dire des moutons dans notre jargon d’aujourd’hui.

 « Une maison sans porte n’a pas de sens », et même dans le langage biblique, une maison était identifiée par sa porte. Bien que ce texte nous fasse penser aux grandes figures d’Israël comme Abel, les patriarches, David, les oracles d’Ezéquiel et du prophète Zacharie, nous nous invitons à méditer sur la figure de Noé et le déluge.  Parce que Jésus le Grand Prophète s’y est déjà manifesté figurativement ou symboliquement depuis comme accès au salut. Le Christ était représenté dans ce qui était la porte de l’arche construite par Noé et dans l’entrée ou la porte du Tabernacle de Dieu. À l’époque de Noé, la porte de l’Arche signifiait la seule entrée à l’abri du jugement de Dieu contre l’homme, à cause de sa propre méchanceté. En Gn 6, 12b-13, Dieu, voyant qu’il y avait tant de mal sur la terre, dit à Noé « J’ai décidé de mettre fin à tous les hommes. À cause d’eux, il y a beaucoup de violences dans le monde, alors je vais les détruire et détruire le monde entier ». De cette révélation de Dieu à Noé, cet homme Juste, innocent et compatissant s’est donné pour tâche de prêcher au peuple que le jugement de Dieu approchait, inondant toute la terre. Mais personne ne le croyait, seuls lui-même et sa famille, ainsi que les animaux, franchirent la porte de l’Arche et furent sauvés du grand déluge. 

Que devons-nous faire ? Alors, Pierre nous répondit :« Convertissez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus Christ pour le pardon de ses péchés ; vous recevrez alors le don du Saint-Esprit. Car la promesse est pour vous, pour vos enfants et pour tous ceux qui sont loin, aussi nombreux que le Seigneur notre Dieu les appellera ».

En somme, nous venons de célébrer la résurrection avec Joie du grand Alléluia. Celui qui est la Porte et Bon Pasteur s’est donné pour l’humanité, en mourant sur le bois pendu. Voilà le chemin du berger, du pasteur, du croyant/croyante. Il s’est offert comme Le Sacrifice Agréable à Dieu une fois pour toute. En grec, il y a trois mots pour désigner la vie : zoê, bios et psykê ; mais ils ne signifient pas la même chose. L’évangile dit psykê (vie psychologique), pas biologique. Il s’agit de nous mettre à la disposition de nos frères/sœurs ce que l’on est en tant qu’être humain, pendant qu’on vit en se donnant au service de tous, pas en mourant. Le Bon Berger met sa vie au service des brebis pour qu’elles vivent leur propre vie sans aucune restriction. En faisant cela, il met en évidence le genre de vie qu’il possède et nous invite à le suivre en déployant la même vie et le même chemin. Que chacun/chacune de nous découvre dans la Résurrection que notre propre et réelle vocation est celle de l’amour pour l’Amour.

Que devant la Lumière du Verbe et l’Esprit de Grâce se dissipent les ténèbres du péché et la Nuit de l’incroyance. Et que l’Amour de Jésus habite dans nos cœurs. Amen

P. Roméo Yémso, SVD

Leave A Comment