DIEU A ENVOYE SON FILS, POUR QUE, PAR LUI, LE MONDE SOIT SAUVE

SolennitĂ© de Saint TrinitĂ© – A

TEXTES : Ex 34, 4b-6.8-9 ; Dn 3, 52, 53, 54, 55, 56 ; 2 Co 13, 11-13 ; Jn 3, 16-18.

Aujourd’hui, nous célébrons la fête de la Sainte Trinité, le mystère de l’Amour. Cette fête fut fixée lors du concile d’Arles en 1260, un dimanche après de la Pentecôte. Fêtée une fois par an, la Trinité imprègne la vie chrétienne. Ce mystère est la source et la fin de toute la vie chrétienne. Même si le terme trinité en tant que tel ne s’y trouve dans la Bible. Le mot n’apparaît qu’au IIᵉ siècle chez Théophile d’Antioche (Trias, en grec) et Tertullien (Trinitas, en latin), et tous deux ont une portée nettement trinitaire, Jésus s’y révélant comme le Fils de Dieu et développant « l’économie du salut » où, dans l’Esprit et par le Fils, les hommes/femmes ont accès au Père.

En célébrant cette Eucharistie, nous nous tournons ensemble vers ce Dieu Père, Fils et Saint Esprit pour les glorifier et leur manifester notre reconnaissance humaine dans nos mots finis et accusables. En fait, nous sommes baptisés « au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ». Et tout à l’heure, pour commencer notre prière, nous nous sommes marqués du signe de la croix sur le front, le cœur et les épaules en invoquant Dieu « Au Nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit » : c’est la Trinité. La prière eucharistique durant la messe se conclut par une formule trinitaire, qui donne le sens de tout le mystère chrétien : « Par Lui, avec Lui et en Lui, à Toi, Dieu le Père Tout-Puissant, dans l’unité du Saint-Esprit, tout honneur et toute gloire pour les siècles des siècles ». C’est dire qu’on fête la réalité d’un seul Dieu dans l’unité d’amour de trois personnes distinctes, égales et indivisibles, le Père, le Fils, l’Esprit. C’est un mystère que la Bible exprime clairement, mais qu’il ne faut pas tant chercher à comprendre qu’à imiter.

En regardant la Sainte Trinité, on voit que Dieu est amour : le Père aime le Fils qui aime le Père, et de cet amour jaillit l’Esprit, cet amour infini qui ne cesse de circuler entre les trois personnes qui est le sens de la Sainte Trinité. La compréhension de ce mystère divin ne peut être perçue que par la foi. L’être humain ne peut concevoir un Dieu unique en trois personnes. C’est Dieu qui révèle le mystère de son amour par l’envoi de son Fils, puis de l’Esprit Saint, le jour de la Pentecôte. Jésus nous révèle que Dieu est « Père », et qu’il n’existe que par son Père. Et Jésus promet à ses apôtres le don de l’Esprit Saint qui sera avec eux et en eux pour toujours.

1. La Sainte TrinitĂ© comme Amour donnĂ©, Amour reçu ; Amour Ă©changĂ©

Parce qu’il est Amour, Dieu est : Père, Fils et Saint-Esprit. Qu’est-ce que l’Amour du Père, du fils et l’Esprit Saint ? L’Amour de père, c’est l’Amour Tout donnĂ©. L’Amour du Fils c’est l’Amour Tout reçu. ET l’Amour de l’Esprit Saint, c’est l’Amour Tout Ă©changĂ©. Mais n’oublions pas une chose : c’est que l’Esprit-Saint, qui est l’Amour Tout Ă©changĂ©, depuis le baptĂŞme, habites-en nos cĹ“urs. Par consĂ©quent, il est l’Amour Tout Ă©changĂ© avec notre Père qui est dans les cieux (Esprit filial), et de l’amour Ă©changĂ© avec nos frères (esprit fraternel).

Nous comprenons que si nous nous refusons à cet échange d’Amour avec notre Père, quand nous ne prions plus, nous perdons l’Esprit de Famille, et si nous nous refusons à cet échange d’amour avec nos frères/sœurs, nous perdons l’Esprit-Saint, nous perdons l’esprit chrétien. D’où l’importance de la prière et du service de nos frères/sœurs ; sinon nous sortons de l’esprit chrétien.

2. La Sainte Trinité comme la Source, la Gloire et la Joie de l’Amour

Si Le Père est Tout l’Amour donné. Le Fils est Tout l’Amour reçu. L’Esprit est Tout l’Amour échangé. Alors, Dieu est Amour (1Jn 4, 16). Donc La glorification de Dieu, c’est la louange de l’Amour. Le Fils est la Gloire de l’Amour. « Celui-ci est mon Fils Unique, en qui Je me glorifie » (Mt 3, 17). Ailleurs, l’évangéliste St Jn le dit clairement : « Père, glorifie-moi de la Gloire que J’avais auprès de Toi avant que le monde fût. J’ai appris Ton Nom aux hommes, aux femmes que Tu m’as données. Ils savent maintenant que Tu es Mon Père et leur Père et que Je suis descendu de Toi. » (Jn. 17, 5-8).

Vous sentez que notre union dans le Christ est le grand plan de Dieu : « Nous récapituler tous en Jésus » (Ep 1, 10) pour nous permettre de glorifier notre Père des Cieux… Et si nous sommes infidèles, si nous manquons à cette union dans le Christ et que nous abîmons notre foi en ne priant plus, nous devenons les artisans de destruction de la gloire de Dieu. L’Esprit est la Joie de l’Amour.

La 1ère lecture nous enseigne que le peuple Hébreu a péché contre son Dieu. Il s’est fabriqué un veau d’or et s’est prosterné devant lui. Dans le texte qui nous est proposé aujourd’hui, nous trouvons Moïse qui gravit la montagne une seconde fois. Il implore le pardon du Seigneur et sa demande finit par être exaucée. C’est dire que, bien avant Jésus-Christ, nous découvrons que le Seigneur « grand et redoutable » est en même temps « tendre et miséricordieux, plein d’amour et de fidélité ». C’est un Dieu qui aime et son amour va jusqu’au pardon. Il se définit avant tout par sa patience, sa miséricorde et son amour infini.

Dans la seconde lecture, l’apôtre Paul nous invite à faire un pas de plus. Comme tous les premiers chrétiens, il partage la foi au Dieu unique. Mais la salutation qu’il adresse aux corinthiens introduit une grande nouveauté : « Que la grâce de Jésus-Christ, l’amour de Dieu et la communion de l’Esprit Saint soient avec vous tous… » Il nous faut recevoir ces paroles comme une invitation à accueillir l’amour de Dieu et à en vivre.

Dans l’Évangile de St Jean, nous retrouvons cette révélation de l’amour infini de Dieu : « Dieu a tellement aimé le monde qu’il lui a donné son Fils unique. Ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la Vie Éternelle ». Ces paroles font partie de la rencontre de Jésus avec Nicodème, le docteur de la Loi qui est venu dans la nuit et en cachette pour voir le Fils de l’Homme.

Ce monde dont parle Jésus, c’est celui du jardin d’Éden qui est mauvais, c’est celui des hommes qui vivent dans le péché, les ténèbres, Jésus aurait pu venir pour juger ce monde et détruire le mal. Mais non. Il n’est pas venu pour former les prosélytes, mais nous libérer du joug de la loi pour devenir les vrais adorateurs en esprit et en vérité du père.

Cependant, le vrai Dieu n’est pas celui que nous imaginons. Il ne veut pas la mort du pécheur ; il vient pour le sauver. C’est pour cela qu’il nous a envoyé Son Fils unique. En Jésus, c’est Dieu qui vient à notre rencontre. Par toute sa manière de vivre, par ses paroles et ses actes, Jésus nous montre ce qu’est l’Amour de Dieu. Cet Amour apparaît quand il guérit les malades, quand il pardonne aux pécheurs, quand il accueille tous ceux/celles qui viennent à lui.

Jésus nous parle du Père ; il nous apprend à le prier et à nous jeter dans ses bras comme le fils prodigue. Puis, il nous envoie son Esprit Saint pour faire de nous des messagers de la bonne nouvelle. Notre mission aux uns et aux autres, c’est de continuer ce que Jésus a fait.

Que devant la Lumière du Verbe et l’Esprit de Grâce se dissipent les ténèbres du péché et la Nuit de l’incroyance. Et que l’Amour de Jésus habite dans nos cœurs. Amen !

P. Roméo Yémso, SVD

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